Les masques pour le visage
Est-ce que faire des masques pour le visage améliore la peau ?
La réponse est oui : faire des masques pour le visage, régulièrement, entretient efficacement la peau.
Si on regarde ceux et celles qui prennent soin de leur peau depuis des années et des années, on le constate ! J’ai plein de « potesses » qui m’ont dit « ne pas croire » aux vertus des masques pour le visage. OK. Mais après plusieurs dizaines d’années, on peut vraiment constater les différences entre les pratiquantes et les non pratiquantes ! Maintenant, les rides, c’est joli aussi. Mais si on veut prendre soin de sa peau, c’est possible d’améliorer l’état général. On va vieillir et c’est normal mais moins vite et avec une plus belle peau. Et de toute façon, prendre un petit peu soin de soi, ça fait toujours du bien au moral…
Quelle est la définition d’un masque ?
Dans le livre de M.-C. Martini sur la cosmétologie (BTS Esthétique/Cosmétique), on peut lire « Les masques sont des préparations cosmétiques destinées à être appliquées sur différentes parties du corps et particulièrement le visage, en couche épaisse, avec un temps de pose déterminé, dans le but de produire divers effets au niveau de la peau. »
Donc, ça, on le sait. Mais c’est bien de le rappeler.
Que font les masques pour le visage ?
Les masques permettent de booster la peau un peu plus qu’une crème de jour/nuit.
Ils peuvent lisser/lifter les peaux matures (un peu et de façon temporaire, cela ne fait pas de miracles, non plus), ils peuvent apaiser les peaux sensibles, hydrater les peaux en manque d’eau, purifier les peaux mixtes/grasses/acnéiques, nourrir les peaux sèches etc.
On adapte donc le masque en fonction de son type de peau ou de ses envies…
Mais comme toujours, c’est un ensemble. Le masque ne fait pas tout. Si on fait des masques et qu’on mange n’importe comment, qu’on fume, qu’on prend trop d’alcool, trop de soleil…Forcément, il y a des effets antagonistes.
Le masque peut avoir une action de surface immédiate (coup d’éclat) ou avoir une action biologique plus profonde s’il est utilisé de façon régulière.
Quels sont les différents types de masques pour le visage?
Les masques crème
Comme son nom l’indique, ce sont des crèmes. En gros, mélange d’une phase aqueuse avec une phase huileuse (mais pas que). C’est-à-dire que ce sont des émulsions ; et de plus émulsions H/E (huile dans eau : une phase aqueuse plus importante que la phase huileuse). A cette crème, on ajoute, notamment, des principes actifs (acide hyaluronique, collagène, etc.).
Le principe de fabrication des crèmes sera abordé bientôt.
C’est The masque fard pour toutes les peaux et très adapté aux peaux sèches.
Les masques terreux
Ce sont les masques à base d’argile.
Ils vont à de nombreuses peaux (suivant les argiles). Ils sont particulièrement bien adaptés aux peaux grasses, acnéiques, mixtes.
Les masques gel
Ce sont les masques à base de substances gélifiantes.
Ils vont très bien aux peaux déshydratées.
Il existe encore d’autres types de masques comme les masques pelliculables mais ils ne sont pas forcément écoresponsables
Les masques extemporanés
C’est quoi, ça ? Ce sont les masques fait-maison et utilisés dans la foulée. Ils sont vraiment très faciles à faire et souvent avec ce qui se trouve dans la cuisine. Voici un exemple là (masque du confinement)
Il y a aussi le masque de coton des japonaises. Ce secret de beauté des japonaises a été décrit par Elodie-Joy Jaubert dans son livre.
Préparer sa peau au masque?
Les masques se posent sur une peau bien nettoyée. On peut au préalable faire un gommage. Cette étape retire, mieux qu’un simple nettoyage, les impuretés présentes sur la peau et dans les pores. Et cela enlève aussi les peaux mortes. Le gommage peut ensuite être suivi d’une fumigation (sauna facial). Ce bain de vapeur va ouvrir les pores, chauffer la peau (et donc stimuler la circulation) et va rendre le soin plus efficace. Les gommages et fumigations seront abordés plus tard.
Gommage, Fumigation, Masque : C’est le top mais un petit masque simplement, c’est déjà pas mal…
Comment se pose un masque ?
On peut poser le masque avec les doigts ou avec un pinceau, si on en a un. Les esthéticiennes, c’est ce qu’elles font. Mais à la maison, on peut faire ça avec les doigts (propres, ça va sans dire…). Le pinceau permet de mieux répartir le produit et de prendre moins de produit. Et pour les masques terreux, on en a moins sous les ongles avec un pinceau. Cependant les doigts, c’est très bien ! On peut chauffer ses mains en les frottant l’une contre l’autre et cette chaleur va aider à appliquer le masque de façon uniforme.
Le masque s’applique par petites touches, sans frotter. On dépose délicatement et on part du front, puis le nez, les joues, le menton.
Quand on fait des masques visage hydratants ou nourrissants, on en profite pour en mettre au niveau du cou et du décolleté. Ce sont des zones peu épaisses et très fragiles. Avec l’âge, ces zones se fripent assez rapidement, dû à la déperdition du collagène. Donc il faut les inclure dans les soins ad hoc.
Certains masques peuvent un peu (voire beaucoup) sécher (masques terreux, par exemple) et donc rétracter la peau. Dans ce cas-là, il faut éviter de les mettre au niveau des zones les plus fragiles, notamment le contour des yeux et le contour des lèvres. On peut alors mettre une crème sur les contours, pour les protéger. Pour les yeux, on peut aussi déposer un coton imbibée d’eau florale (coton tissu humidifié à l’eau puis imbibé de lotion) ou deux tranches de concombre.
Toutefois, attention aux allergies (notamment les allergies de contact). Avant de procéder à une application sur le visage, on teste le produit sur une petite surface comme le creux du poignet ou le pli du coude.
Durée d’un masque
Soit il est acheté, et on regarde le délai indiqué sur l’emballage. Soit il est maison et c’est entre 10 et 20 minutes.
Attention, les masques à l’argile ne doivent pas sécher. Soit on les retire avant, soit on les humidifie.
Ils se rincent à l’eau entre tiède et légèrement chaude. L’eau froide va assécher. L’eau chaude va laisser les pores ouverts et on va continuer à profiter des effets du masque toute la nuit. On peut prendre un gant de toilette, une petite éponge, un coton en tissu, … Ou alors en profiter pour aller à la douche et l’enlever sous l’eau avec les doigts mais avec des mouvements doux.
Quand faire un masque ?
Les masques nous profitent mieux le soir car les principes actifs agissent plus la nuit. Le soir, la peau commence à se régénérer et à éliminer ses cellules cornées mortes. C’est d’ailleurs la même chose pour l’ensemble du corps.
Mais un masque « coup d’éclat » peut se mettre avant de sortir.
Et ensuite, surtout quand on a un moment…
Pendant la pose du masque, il est préconisé de se détendre, de se reposer, de s’allonger. Si c’est possible on le fait. Et on peut appliquer les deux tranches de concombre sur les yeux. Mais comme, c’est souvent la course, on en profite pour nettoyer un truc dans la salle de bain (ou autre) avant de filer sous la douche.
En fait, beaucoup d’entre nous, courent après le temps, toute la journée. Alors, un gommage puis un bain de vapeur, puis un masque allongé pendant 20 minutes avec des rondelles de concombre sur les yeux, mais « c’est genre, opération impossible !!!!!!!! » Donc entre tout et rien, il faut faire « au mieux », comme dirait l’autre ! Essayez de vous accorder un peu de temps, ça, c’est important. Dans la semaine, on fait le gommage et un autre soir le masque.
Les masques pour le visage, à quelle fréquence ?
Tout dépend du type de masque. Certains masques très doux peuvent s’utiliser très souvent. Une fois par semaine est une bonne moyenne. Mais il faut savoir que la peau se renouvelle tous les 28 jours (à peu près). Certains masques très traitants peuvent fragiliser le film hydrolipidique. Ce film à la surface de la peau forme une barrière de protection vis-à-vis des micro-organismes. Il participe également à la souplesse de la peau. Alors pour éviter de le fragiliser, pas plus de 3 fois par mois (surtout si on gomme et fumige).
Acheter ou faire (DIY) son masque ?
Tout est déjà une question de temps. Forcément les fabriquer prends du temps.
Si on l’achète, on essaye d’en choisir un avec un éco-label . Mais on regarde, quand-même, les ingrédients. « Bio » ne veut pas dire forcément qualité, ni efficacité. On peut trouver dans certains masques de l’eau et de l’huile de palme et presque rien de plus. Ou encore des produits douteux. Dans un écolabel, il y a juste un pourcentage de produits issus de l’agriculture biologique, par exemple. Il faut donc lire les étiquettes.
Si on peut les faire soi-même, cela permet vraiment de maîtriser l’ensemble des ingrédients. Voici un petit exemple de masque avec du miel et du citron ici.
Petit historique des masques
Dans le livre de M.C. Martini ou sur le site Regard sur les cosmétiques, on trouve quelques infos intéressantes.
Au temps des pharaons
Les Egyptiennes employaient déjà des préparations qui pouvaient être considérées comme des masques. Par exemple, Cléopâtre avait recours à des produits à base de figues et de lait d’ânesse.
Sous l’antiquité
C’est la Grèce antique qui a donné le nom de « cosmétique ». En effet, en Grec ancien, Kosmos signifie « parement et ornement ».
Les Grecques faisaient des applications d’argile. Pline l’Ancien en fait mention dans son « Histoire naturelle ».
Au début de l’Empire romain, Ovide décrit dans « l’Art d’aimer » des préparations, qui faisaient office de masques, à base de laine brute imprégnée de miel, œufs, excréments d’oiseaux de mer (si, si),…
Poppée, épouse de Néron, s’appliquait, le matin, sur le visage une pâte de farine de seigle délayée dans de l’huile parfumée. Elle le gardait toute la journée et se rinçait, le soir, avec du lait. En fait, c’est avec elle que fut inventé le masque, en tant que tel.
À la Renaissance
(Les historiens ont peu d’informations jusqu’à la Renaissance.)
Henri III, très friands de soin, remit à la mode le masque de Poppée. En Italie, les dames appliquaient sur le visage le « liccio », masque à base de sels mercuriques, pour éclaircir le teint. Très très toxique mais il n’y avait pas les connaissances actuelles. Ce qui devait avoir l’inconvénient d’abréger la vie. De fait, on devait rester jeune jusqu’à la fin (puisque prématurée)
A partir du XIXe siècle
C’est là qu’apparaissent les masques dans leur conception actuelle, à base d’argile, caséine, kaolin, etc.
Quelques références, masques pour le visage.
Rita Stiens (tous ses livres sont bien. Mais parfois attention à la traduction. Que signifie « son d’amande », par exemple ?) Ed. Leduc.
M.-C. Martini. Cosmétologie. Ed. Masson.
Elodie-Joy Jaubert. Layering. Ed. La plage.
Véronique Desarzens. Masques et lotions aux plantes. Ed Sang de la Terre.
Prenez soin de vous !